Alors qu’ils font peur à bien des acheteurs de maison, les changements à venir en matière de règles hypothécaires pourraient faire la joie des propriétaires d’immeubles à logements.
Le 17 octobre dernier, l’autorité réglementaire des banques du Canada annonçait de nouvelles règles concernant les prêts hypothécaires. À compter du 1er janvier 2018, les futurs acheteurs non assurés par la SCHL devront se soumettre à un « stress test » plus exigeant.
Ceux qui versent une mise de fonds égale ou supérieure à 20 % de la valeur de leur maison devront notamment se qualifier selon le plus élevé des deux taux suivants : soit le taux hypothécaire contracté majoré de deux points de pourcentage, soit le taux de 5 ans fixé par le Banque du Canada. D’autres changements, qui entreront également en vigueur le 1er janvier prochain, comprennent des restrictions concernant la mise en commun d’un prêt hypothécaire avec une institution non régie par la nouvelle loi.
Ces mesures, qui s’ajoutent à la récente hausse des taux d’intérêt, entraineront deux principales conséquences :
1- Les acheteurs de maison devront revoir à la baisse leurs ambitions.
Cela va de soi. Lorsqu’il y a resserrement des règles d’accès au crédit, moins d’acheteurs peuvent se qualifier pour un prêt hypothécaire. Par conséquent, à défaut de pouvoir se payer une grosse maison, la plupart des acheteurs devront se contenter d’un logis un peu moins gros. (Ou un peu moins cher.)
2- Plusieurs propriétaires iront à loyer
Plusieurs ménages souhaitant acheter une première maison devront repousser leur projet de devenir propriétaire. Il est même probable, dans une petite proportion, que certains ménages n’aient éventuellement d’autre choix que de troquer leur maison pour aller vivre en appartement lorsqu’arrivera le refinancement de leur hypothèque.
Un exode des ménages vers l’immobilier locatif risque de faire la joie des propriétaires d’immeuble à logement. Puisqu’il faut le souligner : lorsque les conditions d’accessibilité à la propriété sont clémentes, comme elles l’ont été dans les dernières années, les taux d’inoccupation des appartements locatifs s’accroissent. Plusieurs locataires saisissent l’occasion et deviennent propriétaires.
Prenons en exemple la grande région de Québec. Selon les données publiées par la SCHL, en octobre 2014, le taux d’inoccupation des logements locatifs y était de 3,1 %. Deux ans plus tard, au mois d’octobre 2016, ce taux passait à 4,9 %.
À s’en fier aux nouvelles règles énoncées récemment, il y a de fortes chances que ce taux soit appelé à diminuer dans la prochaine année et que les propriétaires d’immeubles à logements locatifs accueillent de nouveaux locataires. Comme quoi le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.
Conseils
- Lors de l’achat d’une maison, de s’endetter selon le maximum permis par la banque est un pari risqué. Au moment de contracter une hypothèque, vaut mieux viser un peu plus bas afin de se laisser une marge de manœuvre, advenant par exemple une hausse inattendue des taux hypothécaires.
- En plus d’être un investissement souvent rentable, investir dans l’immobilier locatif peut permettre de se loger à moindre coût. Par exemple, à titre de propriétaire occupant d’un triplex, il est tout à fait probable que les loyers récoltés fassent en sorte que votre logement vous coûte moins cher que si vous étiez locataire.