L’année dernière, j’ai dû décontaminer le terrain d’un de mes immeubles à logements multiples. Le meilleur moyen pour apprendre est de le faire, semble-t-il! Ce n’est pas toujours le meilleur moyen pour le portefeuille cependant. Voici un résumé de toutes les étapes que j’ai dû franchir.
Décontaminer, ce n’est pas donné
Les travaux ci-dessous m’ont coûté tout près de 25 000 $ pour 3 mètres cubes de sol contaminé par de petits morceaux d’asphalte. Vous avez bien lu, de l’asphalte! Un ancien propriétaire a creusé pour un problème d’égout et a enterré le tuyau avec des fragments d’asphalte mêlé avec la terre saine. Selon les normes environnementales, cela n’était pas acceptable.
Le but de toute étude environnementale est de déterminer si des éléments comme le sol, l’eau, ou même l’air présents sur un terrain sont contaminés ou non. Cette étude se déroule sur plusieurs étapes ou phases que j’essaierai de vous expliquer une à une.
Phase 1
La première étape, également appelée phase I, se caractérise par la mise en revue des informations disponibles sur le site et consiste à faire l’historique du terrain et des activités qu’il a pu accueillir. C’est une phase préliminaire où l’objectif principal est de se familiariser avec le terrain et définir la problématique à partir des données disponibles. Lorsqu’assez de données sont rassemblées lors de la phase I, on passe à la phase II soit l’étude elle-même. Les coûts varient de 1 000 à 2 000 $ environ.
Phase 2
Durant cette phase, il s’agit d’explorer les données recueillies lors de la phase I, en recherchant la présence de contaminants, d’en déterminer la source, mais aussi de déterminer les éléments contaminés et l’ampleur de cette contamination. Cette phase se caractérise par le relevé d’échantillons (carotte de sol) qui seront étudiés de façon indirecte. Cette phase peut être poussée un peu plus loin, lorsqu’on est à la recherche d’autres éléments qui expliquent la contamination. On parle alors d’une phase II exhaustive. Les coûts estimés sont environ entre 4 000 $ et 10 000 $ pour un immeuble.
Phase 3
Les résultats de la phase II ouvrent la voie à la phase III. Cette dernière est plus exhaustive que la phase II, car elle cherche à :
- dessiner les limites de la contamination avec plus de précision,
- déterminer les volumes des matériaux contaminés,
- identifier les effets de la contamination sur l’environnement,
- évaluer les risques pour la santé humaine, la faune et la flore.
Cette étape se veut plus détaillée que la première étape dite préliminaire (phase I et II), et permet de définir les mesures d’intervention adéquates pour décontaminer votre terrain. Plusieurs échantillons sont nécessaires pour le bon déroulement de cette phase. L’étude environnementale peut parfois s’avérer insuffisante, aussi il est nécessaire de faire des études complémentaires ou particulières, comme lorsqu’il faut choisir une technique de traitement ou lors de l’évaluation du risque toxicologique ou écotoxicologique.
Finalement, l’étude environnementale permet donc de déterminer le scénario d’intervention, que faut-il faire pour décontaminer votre terrain. En fonction des données recueillies durant l’étude, le but avant tout est de limiter au maximum l’impact sur l’environnement, mais aussi sur la santé de l’homme, de la faune et de la flore.
Pour plus de détails à ce sujet, lisez l’article sur comment investir dans un terrain!
Ghislain Larochelle