Qu’est-ce que le radon?
Le radon est un gaz radioactif qui provient de la désintégration naturelle de l’uranium présent dans les sols, les roches et l’eau. Il s’échappe lentement du sol et de l’eau, et même de certains matériaux de construction contenant de faibles quantités d’uranium (le béton, les briques, les tuiles et le placoplâtre). Ce gaz radioactif se désintègre à son tour pour former d’autres particules radioactives appelées «“produits de filiation”» ou «“descendants”» du radon pouvant être absorbées par les poumons.
Comment le détecter?
Bien qu’il ne puisse être décelé par les sens étant incolore, inodore et sans goût, le radon peut cependant être détecté par des appareils spéciaux. Présent dans le sol, il est libéré dans l’atmosphère où il se mélange à l’air frais, produisant des concentrations trop faibles pour être préoccupant. Toutefois, lorsque le radon s’infiltre dans un espace clos comme une maison ou un sous-sol, il peut s’accumuler à des concentrations élevées susceptibles de poser un risque pour la santé.
Les concentrations de radon varient selon les saisons, mais sont généralement plus élevées en hiver qu’en été, et plus élevées la nuit que le jour. La raison en est que le scellement des bâtiments (en vue de conserver l’énergie) ainsi que la fermeture des portes et des fenêtres (au coucher) réduisent l’entrée de l’air extérieur, permettant ainsi l’accumulation de radon.
Une intervention de masse
En 2010, le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), de concert avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a mis en place un projet pilote de dépistage du radon dans 65 écoles primaires publiques situées dans plusieurs régions du Québec susceptibles de présenter un risque plus élevé d’émanation de ce gaz radioactif.
Au total, cinq commissions scolaires ont pris part à ce projet, soit la Commission scolaire Pierre-Neveu (22 écoles), dans les Laurentides; Eastern Shores (2 écoles anglophones), en Gaspésie; des Chic-Chocs (17 écoles); des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (18 écoles) dans l’Outaouais et la Commission scolaire Western Québec (6 écoles anglophones), également dans l’Outaouais.
Les responsables ont pu constater que 54 des 65 écoles de ce projet pilote, soit 83 %, ont présenté des mesures de radon intérieures à la ligne directrice de Santé Canada, soit de 200 Bq/m3. Par contre, 11 des 65 écoles investiguées, soit 17 %, ont présenté une ou des mesures du gaz radioactif supérieures à cette même norme. Des actions ont été entreprises pour corriger la situation dans tous les établissements où des concentrations de ce gaz ont dépassé ce seuil.
Un risque pour la santé?
De récentes études scientifiques ont permis de lier de façon concluante le risque de développer le cancer du poumon aux concentrations de radon présentes dans certaines maisons. Ces études ont incité le gouvernement fédéral à collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour réviser les lignes directrices fédérales sur le radon en 2005.
Le seul risque connu pour la santé associé à l’exposition à des concentrations élevées de radon dans l’air intérieur est un risque accru de développer un cancer du poumon au cours de la vie. Il s’agit d’un risque à long terme qui dépend de la concentration, de la durée d’exposition et de l’usage du tabac. Un fumeur exposé à des concentrations élevées de radon accroît de façon notable son risque de développer un cancer du poumon.
En moyenne, 16 % des cancers du poumon au Canada sont attribuables à l’exposition au radon. Au Canada, le nombre de décès par cancer du poumon attribuable à ce gaz a été estimé à 1 900 en 2006. C’est la seconde cause de cancer du poumon après le tabagisme. Autre que le risque de causer un cancer du poumon, il n’existe aucune preuve que l’exposition au radon a des effets néfastes sur la santé. Il ne causerait donc pas d’autres formes de cancer, de maladies respiratoires comme l’asthme, ou encore des symptômes comme une toux persistante ou des maux de tête.
Les études de Santé Canada confirment qu’il est plutôt rare que la concentration de radon soit élevée dans les maisons au Canada. Cependant, il est difficile de prédire la concentration de ce gaz radioactif dans une maison spécifique. Si l’exposition au radon vous préoccupe, un test vous permettra de déterminer si elle excède le seuil fixé par la directive canadienne sur l’exposition à ce gaz dans l’environnement intérieur. (Tiré du site de Santé Canada) Pour plus de détails sur différents contaminants qui peuvent être présents dans vos maisons, consultez mon article «Votre maison est-elle malade?»
Ghislain Larochelle